À propos





L’œuvre de Marie Marcell est une jungle luxuriante dans laquelle se côtoient peintures, collages, impressions et céramiques. Son univers flamboyant explore un surréalisme végétal où les plantes incarnent ses états d’âme.

Dès son plus âge, sa mère lui a appris à admirer la nature, à identifier chaque espèce, à les distinguer, à les mémoriser. Observer l’environnement deviendra essentiel dans sa démarche artistique. Née à Auxerre dans le nord de la Bourgogne, elle passe quelques années à Mayotte qui lui donnent le goût de l’exotisme et de l’exploration. Son cahier imaginaire d’herboriste se pare alors de mille couleurs.

Revenue dans l’Yonne avant son entrée au collège, Marie retourne dans la maison familiale à la campagne qui fait aussi office d’atelier pour le père, céramiste. Toute la tribu y apprend à dessiner, sculpter, créer : les arts plastiques occupent une place centrale dans son éducation. Son bac littéraire en poche – option arts plastiques – la jeune artiste s’exile aux États-Unis où elle étudie l’anglais. À son retour, elle intègre les Beaux-arts de Rennes pour un cursus en design. À rebours de ses camarades, elle choisit pour son premier stage d’intégrer des serres végétales plutôt qu’un atelier : les plantes ne sont jamais loin d’elle. Diplômée en 2015, elle complète ensuite sa formation à l’école de mode Duperré à Paris.

L’Inde l’a toujours fascinée. Pour ses couleurs bariolées sa profusion de motifs, ses textiles soyeux. Obtenir un stage chez le créateur de haute couture Manish Arora à New Delhi relève du rêve pour celle qui avait découvert ses créations à treize ans dans les pages d’un magazine. Et pourtant, c’est aux côtés du couturier qu’elle démarre sa carrière professionnelle : à l’issue de la fashion week de Paris en 2016, le créateur lui propose un poste en design de broderie. Ce travail tout en volume et en matière la conduit à des expériences similaires chez la créatrice de bijoux Olivia Dar, puis chez Saint Laurent. Entre temps, Marie continue à voyager, explorer des contrées aux paysages variés, avant de s’installer à Paris en janvier 2020. La pandémie lui donne l’opportunité de se remettre à la peinture, sa première passion.

L’expression picturale en guise de thérapie... Elle découvre comment exprimer ses émotions au bout d’un pinceau, dessiner l’indicible, mais sans être trop gurative. Par pudeur, les plantes font of ce de personnages. Elles sont empreintes du parcours de l’artiste : des eurs tropicales de son enfance à Mayotte, des couleurs guimauves sorties tout droit des Disney qu’elle affectionnait, des motifs chatoyants de l’hindouisme découverts en Inde, de ses inspirations trouvées dans les paysages de David Hockney ou dans les eurs de Georgia O’keefe.

Aujourd’hui, Marie se consacre entièrement à ses créations personnelles. Dans ses ateliers entre l'Yonne et Paris, elle élabore d’abord le dessin, sa vision, son motif, ses couleurs. Puis elle choisit son médium : peinture, impression ou céramique. Son travail s’expose pour la première fois à Paris avec Le discours du rêve en 2021, puis de nouveau en 2022 avec La mélodie des choses.

Lisa Monin